Selvatici est une basse bouffe d'un grand renom, à l'époque où le genre comique s'émancipe des ouvrages sérieux et prend une forme indépendante sous forme d'intermèdes en duo. Ses rivaux Cavanna et Corrado font carrière environ au même moment.
Selvatici est originaire de Modène. Il est au service de Violante Beatrice de Bavière, épouse de Ferdinand de Médicis, grand duc de Toscane.
Selvatici est à Pavie en 1710, avec la soprano Giusti. En 1711, il débute à Rome. On l'y retrouve très régulièrement, incarnant les parties comiques des opéras sérias, notamment avec le castrat Pietro Ricci, notamment dans la reprise de Berenice, regina d'Egitto de D. Scarlatti et Porpora et le Telemaco de Scarlatti père en 1718. Une des œuvres de l'époque restée au répertoire est La Dirindina de D. Scarlatti, alors censurée car jugée trop critique : on y dépeint une cantatrice parvenant au devant de la scène grâce à ses intrigues et protections plutôt que son talent... Il se produit aussi à Ancône en 1714, interprétant par exemple Claudio dans Lucio Vero de Predieri avec les castrats Roberti, Baldini et Genovesi.
La basse chante F. Gasparini à Milan en 1720 avec une superbe troupe qui compte Pinacci, Carestini, Bernacchi, Merighi etc. En 1721-22, Selvatici participe à Venise à L'Innocenza difesa de Chelleri, avec la Turcotti et Giovanni Paita, et chante aussi Albinoni. Il est encore à Venise en 1725-26 dans la troupe de Vivaldi avec la Posterla, et le castrat Baldini. Il participe ainsi à L'Inganno trionfante in amore ou encore Cunegonda du Vénitien. Ce ne sont pas ses seules incursions dans le genre serio, puisqu'il avait déjà chanté un Aristobolo dans une Berenice donnée à Ancône avec le contralto Minelli. Le chanteur se produit aussi à Gênes, Lucques, Ferrare, etc.
Il est parfois désigné comme ténor, à une époque où les voix sont longues et les attributions de tessiture peu précises. |
