Schürmann voit le jour à Idensen, dans la région de Hanovre. Il entame très tôt des études musicales, notamment comme chanteur, et paraît déjà dans les églises et au théâtre de Hambourg comme falsettiste dès 1693. L'année suivante, remplaçant Kusser, il compose une cantate pour le duc de Brunswick-Wolfenbüttel, en Saxe, qui le charge en 1697 de l'opéra et de la musique sacrée ; Schürmann exerce aussi sept ans comme alto de la cour. En 1700, il livre un premier ouvrage dramatique avec la pastorale Endimione, pour le château de Wolfbüttel. Pour le théâtre de Brunswick, il écrit l'année suivante Salomon, puis Daniel.
Après un séjour à Venise, le musicien s'établit à Meinigen de 1702 à 1706, où il établit une chapelle musicale, ce qui ne l'empêche pas de chanter et composer pour Brunswick (on relève Leonilde vers 1704). En 1706, il présente Telemaque au théâtre de Nambourg, avant de retrouver la cour de Brunswick-Wolfenbüttel en 1707, officiellement nommé maître de chapelle. Il y composera une trentaine d'opéras allemand, dont il chante souvent le rôle titre jusqu'en 1723 au moins : les distributions sont souvent inconnues, mais on sait qu'il chante des rôles d'importance dans ses opéras Heinrich der Vogler (1718) et Rudolphus Habspurgicus en 1723. Les informations sur sa tessiture sont incertaines : parfois qualifié de ténor dans la littérature, il est parfois désigné comme basse à l'époque, tandis que beaucoup de premiers rôles sont écrits pour falsettiste, une tessiture qu'il maîtrisait depuis ses débuts. On peut aussi imaginer qu'il maîtrisait un double registre. Chanteur réputé, il est aussi admiré pour sa présence en sccène. Un de ses opéras les plus connus est Ludovicus Pius (1726), où il chantait peut-être encore.
À partir de 1716 débute une période particulièrement féconde qui voit les spectacles de la cour s'inscrire dans l'héritage du théâtre de Leipzig et en concurrence avec le théâtre de Hambourg, avec lequel les échanges de répertoire et de chanteurs sont nombreux. Schürmann écrit des opéras et adapte ceux de ses collègues allemands ou italiens (au prix d'une traduction) sous forme de pasticcios. En 1716, on donne ainsi Heinrich der Löwer d'après Steffani, tandis que Theodosius und Eudoxia reprend des musiques de Fux, Gasparini et Caldara. En 1722, Der Rasende Roland s'inspire de la version Ristori/Vivaldi avec des ajouts de Chelleri ou encore Haendel. Schürmann reprend d'ailleurs systématiquement les opéras londoniens de Haendel à la fin des années 1720, comme Admeto, Siroe, etc.
En 1725, Carl Heinrich Graun est engagé comme ténor et compositeur, et se hisse bientôt au poste de vice-maître de chapelle ; Schürmann demeure néanmoins en poste jusqu'à sa mort. |