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Innocenzo SCHETTINI

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Aussi [Schiattini]

C'est sans doute une jeune basse qui participe à la cantate Il trionfo d'Aureliano à Rieti en 1767 ; plus conformément à la trajectoire d'un chanteur de son type, on retrouve Schettini à Rome, Milan, Venise et Florence en 1768 et 1769 pour des opéras bouffes, dont La serva astuta d'Alessandri ou L'impresa d'opera de Guglielmi, avec la soprano Cataldi, revenue de Vienne.
C'est Innocenzo qui se rend dans la capitale impériale : il y reprend Alceste de Gluck, et crée possiblement L'opera seria de Gassmann – il reprend ultérieurement le rôle de Fallito dans le même drame mis en musique par Astarita (Turin 1771). On entend également la basse dans diverses reprises de Galuppi, Guglielmi et Gassmann, et dans le rôle-titre d'une création de Salieri, Don Chisciotte alle nozze di Gamace, avec la mezzo Eberardi. Il quitte Vienne dans le courant de l'année 1771, ayant animé la vie musicale viennoise durant une période de creux.
Turin l'accueille, avec à l'affiche une certaine Caterina Schettini (son épouse ?). Innocenzo est à Rome en 1772 et 1773 (créations de Piccinni, notamment) avec le ténor Caribaldi et le castrat Consoli.
Un nouvel engagement international survient : la cour lisboète l'appelle – avec un passage à Madrid en 1773 –, et Schettini semble y demeurer tout le restant de sa carrière à partir de 1773, où il chante dans Le orfane svizzere de Boroni avec les charmantes Zamperini et le ténor Trebbi. Il faut attendre 1784 pour retrouver son nom, dans une reprise de Il ritorno di Tobia de Haydn ; cette fois-ci, les femmes sont définitivement bannies de la scène et les castrats chantent les parties féminines, surtout Giovanni Ripa. Schettini est distribué dans les opéras bouffes ou de genre mixte (Lindane e Dalmiro de João Cordeiro da Silva en 1789) signés Salieri, Cimarosa, Paisiello, Gugliemi ou Bianchi... Un ultime Riccardo cor di leone adapté de l'opéra-comique de Grétry évoque le chanteur en 1792, avec le vieux castrat Reina. Une anecdote relate qu'en 1774, alors que la troupe d'opéra est au bord de la faillite, Schettini (décrit comme ténor contraltisant !) est mal logé par la direction, alors qu'il a exigé ses cachets. Le chanteur parodie ses employeurs sur scène, amusant le public à leurs dépens : il demande la protection du roi qui l'intègre alors à sa chapelle.

On peut supposer que Schettini disposait d'une voix de baryton à l'aigu facile : toujours distribué dans les rôles de clé de fa dans l'opera buffa, on peut imaginer que, selon la technique de l'époque, il était capable de grimper dans l'aigu en voix mixte.

L'Americano Cav. Lisandro N. Piccinni 1772 Rome
  D. Colaianni, Orchestra internazionale d'Italia dir. E. Hull – CD Dynamic 1998