La basse Antonio Ristorini est originaire de Florence, et débute d'ailleurs au service du prince Ferdinand de Médicis. On trouve déjà son nom à l'affiche en 1690 dans Il Lisimaco de Pasquini avec le castrat Tamburini, qu'il retrouve ensuite à Sienne.
Ristorini s'impose comme un solide interprète d'opera seria : il est très régulièrement à Venise entre 1700 et 1704 dans des œuvres de Pollarolo et Gasparini comme La fede tradita e vendicata, avec la fameuse Salicola et les castrats Tempesti et Pistocchi. Il poursuit à Naples en 1706, au teatro de' Fiorentini, pour Candaule, re di Lidia de Sarro, alors que c'est Corrado qui assume le rôle comique. La basse brille aussi dans sa ville natale, en 1703, en Ottone de Griselda d'Albinoni, avec la Torri.
Il reparaît à Venise en 1708 dans Astarto d'Albinoni avec la soprano Santa Stella, la fameuse contralto Albertini et le castrat Pacini. Il est à Ancône en 1713 pour accompagner les castrats Morosi et Roberti. En 1714, c'est encore dans un rôle sérieux qu'il se produit à Parme, dans Carlo, re d'Allemagna d'Orlandini, avec le contralto Bernacchi et la soprano Zani. Cette belle carrière d'une quinzaine d'années dans le grand genre prend cependant un tournant, car par la suite, Ristorini ne se produit que dans le registre comique.
L'année 1718 est marquée par l'union avec la contralto buffa Rosa Ungarelli, qui brille avec lui à Venise. Ensemble, ils forment un duo à la ville comme à la scène, qui s'impose comme le principal couple comique italien, à l'échelle européenne, donnant partout les plus célèbres intermèdes. On les entend à Bologne, Turin (1718), Florence (entre les actes d'un Temistocle avec la Cuzzoni), ou encore Munich (1722), Parme, Pistoia... En 1728, Rosa et Antonio sont à Bruxelles, et arrivent à Paris l'année suivante. Il y donnent notamment Serpilla e Bacocco d'Orlandini, bijou de leur répertoire.
Ils jouent régulièrement des intermezzi adaptés de pièces de Molière comme L'Ammalato immaginario ou L'Avaro.
Leurs enfants, nièces et neveux font tous carrière dans le chant, et une certaine Caterina Ristorini épousera par exemple le compositeur Gazzaniga. |