Fils du Kantor de Halle Gerhard Julius Riemschneider, Johann Gottfried étudie dans sa ville natale avec le jeune Haendel.
Il chante la musique de Bach dans la chapelle de Cöthen en 1718, ainsi qu'à la cour, où l'on suppose qu'il interprète les cantates profanes du maître, dont Amore traditore.
On entend Johann à Hambourg où il semble remplacer Grünewald dans des pièces de circonstances et oratorios donnés à la cathédrale par Mattheson à compter de 1719, notamment dans Das betrübte Schweden ou Das grösste Kind. C'est surtout à l'opéra, où son frère cadet Gerhard Julius, ténor (Riemschneider junior) chante également, que la basse virtuose se fait remarquer. Il se rend à Stockholm avec la Kayserin mais revient vite briller à Hambourg. En 1723 et 1725, Telemann lui destine par exemple des arrangements de Tamerlano, Muzio Scevola (avec le castrat Campioli) et Giulio Cesare de Haendel, où il chante des parties tranposées à l'octave, respectivement Andronico, Porsenna et Tolomeo. Riemschneider paraît dans au moins cinq opéras de Keiser entre 1724 et 1727 (année de la reprise de Masaniello furioso, ci-contre). Il est Remus dans Romulus und Remus de Porta et Kuntzen en 1724, avec d'autres piliers de la troupe hambourgeoise des années 1720 comme les sœurs Monjo, les Kayser, Mlle Polon, le ténor Möhring... Il interprète encore le rôle titre du Poro de Haendel, joué à Hambourg en 1732 dans une adaptation de Telemann, et crée Pimpinone de ce dernier avec la Kayserin. Il est fort probable qu'il soit le Socrate et l'Orphée de ce compositeur, dans les opéras inspirés de ces personnages ; il participe en tout cas à Sancio (rôle titre) à la fin de la même année (1721) puis encore à Cimbriens allgemeines Frolocken en 1725. Au répertoire du chanteur figurent aussi des tragédies lyriques et entrées de ballet françaises (partiellement traduites de l'Europe galante de Campra par exemple). Mattheson écrit que le Riemschneider est un virtuose remarquable, capable de chanter des intervalles difficiles et élevés à tempo rapide avec une intonation parfaite, et le définit en 1740 comme « notre meilleur baryton », à Hambourg voire dans toute l'Allemagne.
Le chanteur s'offre une parenthèse londonienne, sur invitation de Haendel qui peine à trouver une basse de qualité en Italie. Mais il ne reste à Londres qu'une seule saison en 1729-30. Riemschneider y reprend Achilla dans Giulio Cesare, et crée les premiers rôles de basse dans Lotario et Partenope. À la reprise de Partenope, Riemschneider est remplacé par G. Comano, mais le personnage est alors privé d'aria. Rolli en livre un commentaire peu flatteur ; il le définit comme un contralto naturel plutôt que comme une basse (sans doute parce que le chanteur s'apparente plus à un baryton aigu qu'à une basse), au chant doux mais nasal et doté d'une piètre présence scénique, sans élégance : « il ressemble plus à un valet qu'à autre chose. » Après ces échecs, Riemschneider retourne à Hambourg.
En 1737, on joue dans cette même ville un oratorio de sa composition. En 1739, il y occupe un poste de maître de chapelle, après le décès de Mattheson ; Möhring reprend néanmoins le poste en 1741. |