Cette basse abyssale dans le goût de l'époque s'impose à la chapelle Sixtine comme sur les scène de Rome, où il est entouré de ses collègues castrats et ténors pontificaux, qui constituent la fine fleur des interprètes italiens.
C'est en 1624 que la basse originaire de Calvi, en Ombrie, intègre sur concours le collège des chanteurs de la chapelle Sixtine.
C'est pourtant à Parme qu'on retrouve Nicolini en 1728, accompagné des castrats Vittori et Pasqualini ainsi que de la belle Settimia Caccini pour un opéra de Monteverdi, donné au somptueux teatro Farnese.
En 1631, Nicolini incarne un Démon haut en couleurs dardant des graves infernaux dans Il Sant'Alessio de Landi, face à l'angélique castrat Ferrotti. Le castrat Pasqualini est également dans la distribution, et tous se retrouve en 1633 dans Erminia sul Giordano de Rossi. Il retrouve le ténor Bianchi et Loreto Vittori dans La Catena d'Adone de Mazzochi, et incarne le redoutable paladin Mandricard dans Il Palazzo incantato d'Atlante de Rossi en 1642, encore un opéra qui réunit une distribution magnifique. Nicolini se rend régulièrement à Castelgandolfo avec les meilleurs interprètes du collège pontifical pour accompagner les séjours du pape vers 1630.
Pilier de la chapelle du pape, Nicolini est encore membre en 1670, et honoré du titre de giubilato. Ses responsabilités sont officialisées régulièrement par les fonctions de pointeur ou carmelingue, et il n'hésite pas à se prononcer sur le port des habits de deuil par les chanteurs pontificaux à la mort du pape, ou sur la nécessité de renvoyer à leur études – à leurs frais – certains collègues multipliant les erreurs dans le chant, à commencer par un certain Dario Mancini, « a fine che serva d'esempio a gli altri idioti. » ! Son décès est perçu comme une grande perte dans la communauté des chanteurs du pape. |