On sait bien peu de choses sur cette remarquable basse germanique, sans doute victime d'une époque où les voix de ce type peinent terriblement à s'imposer à l'opéra.
Il débute probablement à Vienne, où on l'entend au Kärntnertor Theater en 1731-32, avec la Farinella et Josepha Pirker (Pircher), par exemple dans une adaptation de Giulio Cesare de Haendel.
Vivaldi garde un attachement particulier pour les voix graves naturelles masculines et féminines, et engage Miller pour deux saisons en 1733 et 34 : il endosse le rôle titre de Motezuma, Admeto dans la nouvelle version de Dorilla in Tempe, et chante Eurimaco dans Candalide d'Albinoni. Dans L'Olimpiade, il est possible qu'il ait à l'origine été prévu dans le rôle d'Aminta, finalement attribué au castrat Marianino : on élargit donc le rôle d'Alcandro afin de permettre à Miller de briller.
Les airs de Vivaldi démontrent que la basse disposait d'une palette musicale et dramatique assez large, ne se cantonnant pas aux airs agités avec canto di sbalzo ordinaires pour cette tessiture.
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