Angelo Maria, basse, et Carlo (tessiture indéterminée) sont frères et tous deux chanteurs.
Angelo Maria se trouve à Venise, au San Luca, pour la saison 1660-61, côtoyant le castrat Costa dans l'Eritrea de Cavalli. Carlo et Angelo Maria Lesma participent à une reprise des Fortune di Rodope e Damira de Ziani avec la fameuse Silvia Manni à Turin, en 1662. En effet, Angelo Maria entre au service du duc de Savoie la même année, mais disparaît apparemment des registres après 1663. Il semble néanmoins retrouver la cour turinoise entre 1666 et 1668, et doit alors composer avec le caractère houleux du castrat Cavagna qui rechigne à céder le premier rôle d'Annibale in Capua à Lesma, dans une production milanaise (il peut s'agit de Carlo, cependant). Lesma a bien une stature de premier plan, assurant d'ailleurs le rôle éponyme de l'Aureliano de Pallavicino à Venise, en 1666.
À compter de 1669 et jusqu'en 1711, Angelo fait partie de l'effectif des chanteurs de l'empereur à Vienne, croisant ainsi des artistes du calibre de Domenico Sarti, Donati, Hader ou encore Pompeo Sabbatini. Une certaine Giovanna Maria Lesma est également employée par la cour, et doit être liée au chanteur. La basse reprend le rôle principal du Risa di Democrito en 1673, avec des musiques de Draghi, Schmelzer et al. En 1674, Lesma reprend le rôle de la Terre créé par Cesti en personne dans le sepolcro Il Lutto dell'universo. Il interprète aussi la Douleur dans L'Amor della redentione à la fin des années 1670, et sans doute le rôle titre de La Patienza di Socrate con due moglie, opéra de Draghi sur un livret de Minato en 1680. On l'admire en effet particulièrement au théâtre. Selon toute vraisemblance, c'est en Autriche qu'il termine sa vie.
De son côté, Carlo Lesma poursuit une carrière italienne, et paraît à Venise dans La Costanza trionfante de Partenio en 1673. Il chante aussi Germanico sul Reno de Legrenzi à Milan, avec la basse Cottini. |