Une fois de plus, il est difficile de réunir beaucoup d'information sur une basse, à l'époque où elles sont de moins en moins utilisées à l'opéra.
Heureusement, l'impresario et compositeur Vivaldi reste attaché aux voix naturelles et particulièrement à l'autorité des grandes basses : il repère ainsi le jeune Imperatori, natif d'Ancône – d'où son surnom. Annibale y avait chanté en 1717, dans une production de La Forza del sangue de Lotti avec les castrats Natali et Tamburini. Après avoir paru à Jesi en 1715 et 1717, la basse est engagée par Vivaldi pour divers opéras de la saison 1717-18 : Tieteberga, Artabano, re de' Parti et Armida al campo d'Egitto de Vivaldi ainsi que La Virtù tra nemici de Boniventi, avec la Merighi et les castrats Braganti et Natali.
On l'entend ensuite à Recanati, Foligno et Fabriano (avec le castrat Raffaele Baldi), scènes mineures. En 1724, Imperatori se fait entendre à Pesaro où il côtoie le ténor Guicciardi, la contralto Orlandi et les castrats Romani et Carlo Bernardi. Les deux années suivantes, le voici à Pérouse avec les castrats sopranos travestis Ricci et Fontana ; il se produit notamment dans des pages comiques. On retrouve ensuite Imperatori à Rome en 1728, où il chante notamment L'Isola di Alcina de Riccardo Boschi, dans le rôle d'Oronte amant de Morgana (comme dans l'opéra de Haendel), avec Farinelli en Ruggiero et Domenico Ricci en enchanteresse.
Une courte notice indique qu'il est au service de la cour royal du Portugal, mais le chanteur ne figure pas dans les listes établies à compter de 1735 par Manuel Carlos de Brito dans son ouvrage sur l'opéra au Portugal ; si la basse s'y produit, c'est donc avant cette date, ou peut-être est-ce pour l'ambassadeur du Portugal à Rome.
Il termine ses jours à Loreto dans la province d'Ancône. |