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Liste des basses

Gottfried GRÜNEWALD

1673 – 1739

La basse allemande Gottfried Grünewald naît à Seifhennersdorf, en Saxe. À l'instar de beaucoup de chanteurs de son temps, il se révèle polyvalent et se montre également capable comme instrumentiste et compositeur. Tout en étudiant sur les mêmes bancs que Telemann et d'autres brillants musiciens, il paraît à la Thomaskirsche de Leipzig entre 1698 et 1700, et devient chanteur d'opéra en 1701.

Ses compositions sont d'ailleurs joués à Leipzig en 1703 et 1704, comme Germanicus (dont il chante le rôle titre – en fait aujourd'hui principalement attribué à Telemann) et Der ungetreue Schäfer Cardillo, avec la contralto Elisabeth Catharine Strungk, diva locale. Le jeune Grünewald y paraît tout en continuant ses études, à l'instar de beaucoup d'autres musiciens-chanteurs comme Telemann ou Graupner ; l'opéra de Leipzig compte alors sur des familles d'interprètes comme les Strungk et les Döbricht.
C'est néanmoins comme vocaliste qu'il s'impose sur la plus fameuse scène hambourgeoise à compter de 1703. Il chante Keiser, Mattheson et Haendel, dont il crée Almira en 1705. Les cantatrices Conradi et Schober comptent parmi ses partenaires les plus brillantes, ainsi que divers autres basses et ténors : on apprécie encore essentiellement les voix naturelles à Hambourg.

Après un séjour à Weissenfels à partir de 1709 (vice-maître de chapelle), Grünewald est engagé à la cour de Darmstadt en 1711, comme chanteur mais aussi maître de chapelle associé au principal musicien en service, Graupner, qu'il avait déjà pu fréquenter à Leipzig. Ce dernier est le parrain de cinq des dix enfants de la basse ! Il chante notamment avec la Schober, et la grande soprano Kayser. Dans Apollo in Tempe (de E.C. Hesse ?) il se produit avec le castrat contralto Campioli et les sopranos Döbricht-Hesse et Schober. La basse incarne le rôle du Christ dans la Brockes Passion de Telemann en 1715, et confirme son talent dramatique et vocal. On l'entend également en concert jouer d'un instrument à cordes appelé pantaléon (du nom de son inventeur). Grünewald se produit occasionnellement à l'opéra de Berlin, puisqu'il crée Alexanders und Roxanes Heirat de Stricker, avec Campioli et la célébrissime Conradi en 1710. Entre 1716 et 1719 environ, Grünewald chante régulièrement à la cathédrale de Hambourg dont Mattheson est chargé de la musique : la basse chante nombre d'oratorios comme Die glücklich-streitende Kirche (1718) ou une reprise de Chera, avec la Kayserin ou la soprano Endradi.
Il demeure cependant en poste à Darmstadt jusqu'à sa mort, et interprète certainement une bonne partie des nombreuses pièces de musique sacrée pour basse de Graupner.
Il enseigne la musique au compositeur Fasch. Sa voix était celle d'un baryton agile, à l'instar de Riemschneider à Hamburg dans les années 1720.

Germanicus Germanicus Telemann 1704 ? Leipzig
[Version ?] T. Berndt, Sächsisches Barockorchester - Leipziger Concert dir. G. Schwarz – retransmission de représentations, Leipzig, 2007
Cleopatra ? J. Mattheson 1705 Hambourg
  dir. J. van Veldhoven – retransmission de concert d'Utrecht. Attribution incertaine.
Almira Consalvo ? G.F. Haendel 1705 Hambourg
  Enregistrement au choix
Masaniello furioso ? R. Keiser 1706 Hambourg
  Ensemble Fiori Musicali dir. T. Albert – CD CPO. Attribution incertaine
Dido, Königin von Carthago ? C. Graupner 1707 Hambourg
  Elbipolis Barockorchester dir. F. Heyerick. Retransmission de concert, Berlin 2010. Attribution incertaine
Antiochus und Stratonica ? C. Graupner 1708 Hambourg
  Boston early music festival orchestra dir. P. O'Dette & S. Stubbs – CD CPO 2020. Attribution incertaine
Brockes Passion Christus G.P. Telemann 1715 Darmstadt
  J. Weisser, Akademie für alter Musik Berlin dir. R. Jacobs – CD Harmonia mundi, 2009