Fusai est l'un des chanteurs les plus appréciés de la chapelle florentine dès les années 1650. Il côtoie ainsi des artistes du calibre d'Atto Melani, de Rivani et Grasseschi, autres castrats renommés, ou encore Antonio Cesti. En 1661, Fusai participe d'ailleurs à la création d'Ercole in Tebe de Jacopo Melani (il y est Jupiter et Charon), spectacle de prestige pour lequel on a fait venir d'autres grands chanteurs, comme Sebastiano Cioni. Il est apparemment à Bologne en 1673 dans un Achille in Sciro avec le castrat Rivani et la diva Margherita Pia.
En 1679, Fusai paraît encore dans Con la forza d'amore si vince amor de Cerri (avec Filippo Melani), toujours à Florence, ou plus précisément Pratolino, où il participe encore à Il Finto Chimico en 1684.
À l'oratorio, Fusai chante toutes les semaines à partir de la fin de 1668 avec notamment le soprano Querci, par exemple Il Figliol prodigo (Foggia ?), ou encore très probablement Il Transito di San Giuseppe de Cazzatti, Santa Caterina de Marazzoli, et des auteurs peu connus comme Bicilli, Bernabei, Giansetti (La Benedittione di Giacob), Marcorelli… C'est le plus solide chanteur de l'ensemble, et les musiciens cherchent à programmer des œuvres propres à flatter son talent, comme un San Agostino ou encore un oratorio sur Judith « tout à fait beau, mais qui doit être chanté par Fusai ou une basse du même rang, puisque le rôle est important est une basse ordinaire pourrait le ruiner ».
Le chanteur exerce également comme maître de chant, avec une renommée certaine : il rejoint la cour de Ferdinand de Médicis à ce titre en 1696.
Cependant, Fusai ne se contente pas de briller à Florence, et affronte les théâtres publics de Venise à de nombreuses reprises, même s'il impossible d'en dresser un bilan complet compte tenu des informations lacunaires dont nous disposons à l'égard des distributions de l'époque. Fusai semble participer du succès de l'Orfeo de Sartorio en 1672, avec la Coresi (et Pia ?). On l'admire aussi dans Dario in Babilona de Boretti en 1675 au San Salvatore avec le contralo Donati, et La Divisione del mondo de Legrenzi la même saison, alors flanqué de la Botteghi et Rivani, ainsi que la basse vénitienne Formenti.
Dans cette dernière œuvre, sa partie témoigne de belles capacités vocales, par exemple dans l'air virtuose In amor ci vuol costanza. |