Cette basse napolitaine est d'une absolue fidélité à sa ville, où plusieurs chanteurs de la même tessiture s'illustrent fidèlement au cours du siècle, depuis Corrado, D'Ambrosio et Romaniello à Gennaro Luzio, Trabalza et la dynastie des Casaccia.
Mais peu de carrières sont aussi longues et exclusivement locales que celle de Ferraro. Il débute en 1759 dans L'Astuto balordo de Piccinni, aux théâtres des Fiorentini. Il chante par la suite maintes œuvres de cet auteur, ainsi que Guglielmi (La Donna di tutti caratteri en 1763), Sarti, Anfossi, Gazzaniga (L'Intrigo delle moglie, 1784) et inévitablement Paisiello et Cimarosa, maîtres du genre à partir des années 1770. Andrea prête aussi son talent à des maîtres plus modestes comme Saracino, Palomba, Monti, Bernardini, Rust, Caruso, Tritto, Tarchi (Il Re alla caccia, 1780)... Il serait vain de citer toutes ses créations, mais Ferraro chantent dans plusieurs productions (souvent quatre, voire cinq !) tous les ans jusqu'à la fin du siècle, servant plusieurs générations de compositeurs, de Piccinni à Andreozzi et Fioravanti. En l'entend encore au Teatro Nuovo dans La Giardiniera fortunata de Cimarosa en 1805, et encore dans une farce de De Luca deux ans plus tard avec Luzio, autre vétéran.
Parmi ses partenaires, on peut évoquer les célèbres Marianna Monti, Geltrude Flavis, Rachele D'Orta, mais aussi Lucia Celeste Trabalza, Rosa Manservisi, Anna Benini, Irene Tomeoni, Teresa Bertinotti... Outre les basses précitées, il côtoie aussi le très réputé Morelli et le ténor Mengozzi. Il s'agit incontestablement d'un pilier de l'opéra bouffe à Naples pendant presque un demi siècle. |