Cette basse bouffe originaire des Marches obtient un certain renom à l'époque où le genre récolte un succès exponentiel dans toute l'Europe. C'est sur ce succès que se créent alors les carrières de Pertici, Francesco Baglioni ou encore Cricchi sur tout le continent.
Il débute dans les années 1740 à Naples, ce qui lui vaut la dénomination de napoletano, et participe ainsi à La Lionora en 1742 (Ciampi et Logroscino), puis à diverses œuvres des mêmes et Latilla, Cocchi ou encore Conforto sur les planches du théâtre des Fiorentini ou du Teatro Nuovo, tous les ans jusqu'en 1750. Il chante aussi dans une reprise du Flaminio de Pergolesi, avec les sopranos Rosa Tartaglini et Caterina Flavis.
En 1749, il se fait également entendre à Rome dans Don Trastullo de Jommelli, avec le castrat Puttini. Domenico retrouve la cité romaine à plusieurs reprise en 1752 et 1754, et passe aussi par Pise, Florence et Bologne (1754, La Finta Sposa de Latilla et La Calamità dei cuori de Galuppi). Dans ces villes, il est accompagné de sa fille Anna, encore toute jeune, mais qui deviendra rapidement l'une des plus grandes cantatrices d'Europe dans le genre sérieux.
C'est une affaire de famille ;
il faut dire que Domenico et son épouse Rosalba Baldacci, également chanteuse, sont à la tête d'une troupe itinérante qui donne l'opéra bouffe au-delà des frontières italiennes : Paris les accueille froidement dans La Serva padrona en 1758 ; l'année suivante, les voilà à Anvers et Bruxelles, puis encore en 1760-61 à La Haye et Amsterdam. On les entend à Londres de Dublin – où ils peinent à se faire payer – en 1761, puis à nouveau à Londres en 1762-63, notamment dans un pasticcio à succès intitulé La Cascina ainsi que dans les pages données à Bologne. Mais c'est déjà Anna Lucia qui fait tourner les têtes, surtout quand elle est révélée dans les opere serie de J. C. Bach. Désormais, c'est elle qui assure la subsistance de la famille, comme le souligne Burney :
De fait, elle jouait et chantait pour toute la famille, car par ses mérites et son zèle, elle couvrait la multitude de leur péchés, qui n'auraient sans cela pas pu connaître de rémission.
Concrètement, la troupe retrouve Amsterdam en 1762 puis Mayence, mais on n'a ensuite plus trace de prestations de Domenico.
Il est aussi parfois défini comme ténor : en réalité sans doute un baryton. Les troupes familiales ne sont pas choses rares à l'époque, et Laschi tourne avec sa fille Luisa, les Baglioni constituent une vaste dynastie, tous comme les Casaccia à Naples et les Mombelli plus tardivement. |