Basse de talent, originaire de Ferrare, Pietro Galli se fait quasiment toujours appeler par son nom de scène, Antonio Cottini.
On le retrouve dès 1661 dans Ercole in Tebe de J. Melani, à Florence, avec une brillante distribution comptant Antonio Cesti, Leonora Ballerini ou encore les castrats Rivani et Grasseschi. En 1668-69, il chante à Hanovre, qu'il retrouve ensuite régulièrement. En 1675, Cottini rédige la dédicace du Sacrifizio di Jefte de Peranda créé à Ferrare, et semble également lié à la cour de Mantoue.
Toutefois, dès 1677, il
est ensuite principalement attaché à la cour de Modène. Il y chante des années en compagnie de son épouse, Francesca (Maria) Sarti, cantatrice réputée sans doute rencontrée à cette époque, alors qu'ils participent ensemble à un Attila et un Germanico sul Reno à Milan (ci-contre).
Cottini figure dans la liste des membres de la chapelle de Dresde en 1680, mais plus en 1681 : il semble passé au service de la cour de Munich pour prendre part aux productions de Steffani, et figure dans le listes d'interprètes payés par la cour jusqu'en 1688 – si l'on veut bien associer Cottin, Codin ou Gottin à notre chanteur. Cottini est ensuite également affecté à la cour de Hanovre et interprète encore les œuvres de Steffani, comme Henrico Leone avec le castrat Nicola Paris et Vittoria Tarquini en 1689. Il reste toutefois au service de la cour de Modène pendant cette prédiode, et c'est essentiellement en Italie qu'on retrouve sa trace.
À Modène et Reggio, Antonio chante L'Onor vendicato de Freschi en 1681, dans le rôle de Sardanapale. Avec son épouse il interprète Il Talamo preservato dalla principessa Eudossa de Ziani avec le ténor Scaccia en 1683. Les Cottini reçoivent le meilleur cachet après la prima donna Salicola ! Ils reprennent deux opéras de Domenico Gabrieli en 1688-89, avec l'immense castrat Siface. Cottini paraît à Milan, notamment pour interprèter Eteocle e Polinice de Legrenzi en 1684, repris à Modène en 1690 avec le ténor A. Borosini, également employé du duc. Le couple Cottini prend part à maintes productions encore au duché de Modène et Reggio dans les années 1690, avec notamment des pièces de Giannettini, Perti (Penelope la casta avec Matteuccio, Albarelli, la basse Ristorini et la soprano Salicola) ou Scarlatti jusqu'en 1701 au moins (avec un Figlio delle selve de Cosimo Bani). La basse se produit également à Turin en 1699, ainsi que Gênes en 1705 puis Venise en 1707-08 : cette dernière saison il prend notamment part au Selvaggio Eroe de Caldara avec la basse Carli, les sopranos Scarabelli, Stella et Livia Nanini ainsi que le castrat Nicolino.
Le rôle du musicien semble pregnant à Modène ; en tant qu'impresario du teatro ducale di Piazza, il signe la dédicace de plusieurs livrets, dont une édition du Bassiano de Pallavicino en 1683. Il continue d'exercer comme impresario pendant l'occupation française vers 1703-04.
Cette carrière remarquable en tant que chanteur et impresario le place parmi les premières basses de son temps. Cottini semblait aussi se distinguer par son goût pour les arie di baule, ces airs à succès repris d'un opéra à l'autre. Il ne fait aucun doute que de 1677 à sa mort, Cottini a joué un rôle central auprès du Duc pour la vie musicale de Reggio et Modène, s'imposant comme l'un des chanteurs les plus réguliers avec Siface.
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