Le nom de Cristoforo se présente plusieurs fois à Rome pendant la même période, et la littérature semble s'accorder sur l'identité d'un seul et même chanteur, Cristoforo Cinotti, originaire de Fabriano.
Il s'agit d'un élève du célèbre Pasquini, très apprécié à Rome, et il crée notamment La Nemica d'amore fatta amante de Bononcini en 1693, avec les castrats Bigelli et Tiepoli ; il chante aussi une page de Lulier. Cinotti est aussi employé dans diverses églises romaines. Plus tard, on l'assimile au Cristofano qui chante probablement le Démon dans La Resurrezione de Haendel avec le contralto Betti et le ténor Chiccheri, ainsi que d'autres pages dans les palais romains, en l'occurrence celui de Ruspoli.
En 1700, Cristoforo Cinotti est donc admis à la chapelle pontificale en qualité de ténor surnuméraire (d'après Adami), mais les désignations de tessitures sont souvent imprécises. Il y mène toute sa carrière et limite sans doute ses prestations profanes, bien que la présence dans cet effectif ne soit pas un frein à l'exécution de cantates et serenate. Il écrit aussi quelques psaumes. En 1698, Cinotti intègre aussi Saint-Jacques-des-Espagnols place Navone, ensemble brillant où il côtoie ses collègues des plus brillants ensembles vocaux romains, comme les castrats Giuseppe della Regina, Finaja, Betti, Ricci ou encore le ténor Chiccheri. Il y demeure jusqu'en 1741 à sa disparition.
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