Cette basse bouffe est l'un des meilleurs chanteurs du genre, dans les intermezzi ou au sein même des opéras d'un époque qui chercher à mieux séparer les genres.
On retrouve sa trace dès 1688 à Gênes, et deux ans après à Milan. On l'entend aussi à Mantoue, où il est engagé comme chanteur.
Il collabore principalement avec la très fameuse contralto Santa Marchesini, à commencer par Naples, où il chante A. Scarlatti (L'Eraclea, etc.), Aldrovandini, Mancini et G. Bononcini au moins entre 1696 et 1703. On l'entend notamment avec le ténor Antonio Predieri en travesti en Tullia dans Il Trionfo di Camilla, regina dei Volsci, immense succès de l'époque, pour des échanges désopilants. Livia Nannini fait aussi partie de ses partenaires du moment.
Il se produit ensuite à Venise, et participe aux intermèdes de Lotti, F. Gasparini, Pollarolo avec la Marchesini, entre 1706 et 1709, comme Erbosco e Grimora dans Sidonio de Lotti. Entre 1705 et 1708, il est apparemment aussi membre de la chapelle impériale de Vienne ! Cavana retourne au San Bartolomeo en 1710, incarnant Mustafà dans La Principessa fedele d'A. Scarlatti, avec la contralto Albertini en tête de distribution. Il passe ensuite à Rome, pour des intermezzi dans les opéra de Caldara au palais Ruspoli-Bonelli avec le tout jeune Annibale Fabbri : il y reprend l'un de ses chevaux de bataille, Vespetta e Pimpinone créé à Venise en 1708. L'œuvre est également donnée à Ferrare en 1711 avec Rosa Ungarelli et Cavana, que l'on retrouve l'année suivante à Vicence, puis Modène en 1714.
Il paraît encore à Venise en 1714-15, avec la Scarabelli, Senesino, Pietro Casati et Anna Ambreville ; on donne Pollarolo (Cavana chante le rôle titre de son Marsia deluso) et Polidoro de Lotti. Peut-on supposer qu'il y chante des pages sérieuses ? On le retrouve à Ferrare en 1715, et Cavana reprend la route avec sa partenaire privilégiée Santa Marchesini de 1716 à 1718.
On le retrouve à Rome : en 1720, Cavana a pour partenaire le jeune castrat Bartoluzzi, notamment dans L'Innocenza difesa d'Orlandini et une nouvelle version du Tito Manlio de Vivaldi. Il interprète Eurilla e Beltramme de Sarro avec le jeune soprano Domenico Ricci, en 1724.
Il continue de tourner en Italie jusqu'en 1732, donnant ses rôles fétiches de Pimpinone, Astrobolo (dans un intermède Gasparini), ou Madama Dulcinea d'Orlandini.
Cavana et ses divers partenaires participent activement à l'extension du genre bouffe à Naples, Venise et dans toute l'Italie. On sait que l'opera comica prend un rôle de plus en plus important, toujours plus indépendant du genre serio. Il participe à des productions de très haut niveau, avec les meilleurs interprètes tragiques de l'époque : Musi, Tarquini, Cortona, De Grandis, Boschi, Scarabelli, etc. D'autres basses bouffes reprennent le flambeau, comme Michele Selvatici, Antonio Ristorini et Gioacchino Corrado. |