Les Casaccia constituent une véritable dynastie de chanteurs bouffes très populaires à Naples dans l'opera comica pendant plus d'un siècle.
Antonio est souvent désigné comme le fils de Giuseppe Casaccia, toutefois les sources ne les font naître qu'à cinq ans de distance... Antonio est certainement frère cadet de Giuseppe, qui début une carrière de basse comique plusieurs années avant lui.
Antonio sembler commencer sur les planches en 1759 avec son frère au Teatro dei Fiorentini dans La Matilde generosa d'Insanguine. Giuseppe et Antonio passent au Teatro nuovo en 1761 et Antonio y demeure fidèle jusqu'en 1770. Entre de nombreuses pages de Piccinni et Anfossi, les Casaccia créent notamment L'Idolo cinese de Paisiello en 1767, avec un succès tel que l'œuvre bouffe reçoit, pour la première fois, l'honneur d'être donnée au palais royal.
La Pastorella incognita de Franchi ouvre une longue période de retour aux Fiorentini en 1770.
Antonio y joue et chante de nombreuses créations de Piccinni (Enea in Cuma, La Donna di bell'umore, etc.), Insanguine, Anfossi, Latilla, Paisiello, mais aussi Cimarosa : c'est en Polichinelle qu'Antonio participe aux Stravaganze del conte de ce dernier en 1772. Antonio est également l'auteur de livrets comme la farsetta d'Insanguine Pulcinella finto maestro di musica.
En 1779-80, Giuseppe et Antonio repassent au Teatro Nuovo, notamment pour reprendre Socrate immaginario de Paisiello. Après la fin de carrière de Giuseppe en 1783, Antonio retrouve les Fiorentini où il rivalise avec l'excellent Gennaro Luzio, ou encore les basses Trabalza et Morelli (La Grotta di Trofonio de Paisiello en 1785). Cimarosa, Guglielmi (La Finta zingara, Le Nozze in commedia...) et Paisiello se taillent la part du lion à l'affiche au cours des années 1780 ; en 1790, Antonio reprend Nina de Paisiello juste après la création à Caserte, avec toujours Celeste Coltellini dans le rôle titre.
Celui qu'on surnomme Casaciello chante avec les ténors Vigaroni et Benelli, les sopranos Bertinotti, Marianna Monti et Gertrude Flavis... En 1794, la basse chante une dernière fois dans Le Trame in maschera de Piccinni. Il passe le flambeau et le surnom de Casacciello à son fils Carlo, né en 1768.
Certaines sources indiquent que c'est la mort qui met fin à la carrière d'Antonio.
La postérité est longue : le petit-fils d'Antonio Raffaele connaît le même succès, de même que son arrière-petit-fils Ferdinando, à la fin du XIXe siècle.
Lord Mount Edgcumbe entend Antonio Casaccia et le décrit comme énorme, et chantant toujours en napolitain. La vis comica du chanteur est également célébrée par Burney. Avec Giuseppe, Antonio a participé à un nombre considérable de productions bouffes à Naples et porté au plus haut un art typiquement napolitain, au demeurant difficilement exportable. Un portrait d'Antonio Casaccia a été laissé par Vivant Denon (ci-dessus), qui se trouve à Naples de 1782 à 1787. |