Cette basse célèbre voit le jour à Florence. Les début de sa carrière sont peu connus, s'il a eu une carrière scénique en Italie, mais il est embauché pour la cour de Mantoue en 1685. On le trouve la même année au service du représentant impérial autrichien à Venise : de fait, Borrini fait partie de l'effectif viennois dès cette date, et peut-être même dès 1682. C'est à Vienne qu'il mène l'essentiel de sa carrière.
On l'entend toutefois en Italie : lors des somptueuses productions de 1690 à Parme pour les noces princières, il participe à trois opéras, incarnant des divinités face aux meilleurs chanteurs d'Italie, comme les castrats Siface, Pistocchi et Origoni, notamment dans L'Età dell'oro de Tosi. La basse est applaudie en Cefeo du Perseo de Perti à Bologne en 1697 avec les divas Musi, Scarabelli et Pini. On l'entend aussi à la chapelle San Marco de Venise en 1698.
À Vienne, Borrini est tout simplement la meilleure basse d'un superbe ensemble de chanteurs – rien que parmi les basses, il côtoie Cattivelli et Manna –, et reçoit à ce titre un traitement généreux. On le repère dès 1691 dans Il Ringiovenito du maître de chappelle Draghi, qu'il chante énormément, par exemple Le Virtù regie en 1695 (avec les ténors A. Borosini et Buzzoleni), Adaleberto et un oratorio en 1697... Souvent ensuite accompagné des sopranos Lisi-Badia et Sutter, de Silvio Garghetti et du castrat Orsini, il s'illustre aussi dans les pages d'Ariosti, Ziani (La Passione nell'orto, 1708), Fux, Conti, des frères Bononcini (Arminio d'Antonio en 1706 ou encore L'Euleo festeggiante de Giovanni en 1699, qui descend régulièrement au ré grave), Baldassari et d'autres encore.
On loue sa voix très étendue et virtuose, à la hauteur de ses collègues réputés. G. Bononcini lui écrit probablement deux cantates. Borrini compose également, et fait jouer La Caduto d'Adam en 1697. Borrini bénéficie d'un salaire particulièrement élevé pour une basse... et se distingue aussi par ses infidélités conjugales, d'après son collègue Cattivelli. Après sa retraite dans la capitale autrichienne où il termine sa vie, le trône de la première basse viennoise est glorieusement et longuement occupé par Christoph Praun. |