Cette basse romaine se spécialise dans le genre bouffe à son apogée, et dans les meilleurs centres musicaux consacrés au genre.
En 1772, Blasi se produit à Rome dans L'Amante nel sacco de Macinelli, et en 1776 crée La Vera Costanza d'Anfossi avec le castrat Bruni.
À Venise, deux ans plus tard, il chante un opéra d'Ottani ; Blasi se produit aussi à Bergame, Milan (Il Vecchio geloso d'Anfossi en 1781, puis 1784) et Parme (1783). Mais Rome fait partie de ses villes de prédilection, et il y revient régulièrement, notamment en 1782 pour un opéra de Gaetano Monti au Capranica.
On l'entend aussi beaucoup à Naples, où il partage la scène du Teatro Nuovo ou du Teatro dei Fiorentini avec Gennaro Luzio, Trablaza ou la Morichelli, et crée ou reprend les opéras des maîtres de l'opera comica. Citons La Villanella ingentilita (Guglielmi, 1779), Le Nozze in comedia (Guglielmi, 1781), Socrate immaginario (Paisiello, 1783), Le Trame deluse (Cimarosa, 1786), La Pastorella nobile (Guglielmi, 1788 avec Calvesi et Tomeoni).
Très réputé comme primo buffo caricato, Blasi est alors invité à Vienne, où l'idiome comique napolitain a grand succès. Il crée avec la fortune que l'on sait Il Matrimonio segreto de Cimarosa, avec la délicate Irene Tomeoni, et les vétérans Dorotea Bussani et Benucci. L'œuvre est bissée le soir de la première, sur requête impériale. L'anecdote veut que son recrutement ait déjà été envisagé près de dix ans auparavant, puisque lorsque le librettiste Casti met au point son Re Teodoro in Venezia, il soutient que seul Blasi peut soutenir le rôle de Gafforio, moquant le Général Paoli. On décide alors d'aller engager la basse à Venise, à n'importe quel prix, mais Casti entend le ténor Kelly entre-temps et lui constate un tel talent pour la parodie qu'il lui confie finalement le rôle.
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