La basse Michele Benedetti voit le jour à Loreto. On ignore où et avec qui il est formé à la musique.
En 1798, il apparaît comme Don Giglio dans La Capricciosa corretta de Soler à Pesaro, puis encore dans un petit rôle à Senigallia en 1803 (à moins qu'il ne s'agisse de son homonyme, un castrat très actif à Rome dans les années 1790, surtout dans les rôles féminins).
En 1803, après un premier échec en 1803, Michele est finalement admis à la Cappella Lauretana de Loreto. Il se produit en même temps dans les théâtres italiens, avec une notable préférence pour l'opera seria, ce qui restera une caractéristique de sa carrière. Ainsi, on l'entend à Venise en 1804-05 (Zaira de Federici), puis à Osimo, Reggio Emilia, Senigallia et encore Venise (1807 avec la soprano Francesca Festa). En 1808-09, Benedetti paraît dans 5 productions à Amsterdam avec la soprano Bertinotti, notamment dans deux opéras de Mozart, ce qui lui permet d'incarner Il Commendatore/Masetto et le Comte Almaviva.
Après Bergame et Milan en 1801, la basse rejoint Naples où il s'établit très longuement. Les ténors se taillent alors la part du lion ; Michele joue donc les seconds rôles, mais parfois aussi des personnages de premier plan, et contribue à la création de grands opéras de Rossini avec la Colbran et les ténors Nozzari et David. Au San Carlo, les années 1810 sont des années d'ouverture, notamment au répertoire français, et d'expérimentation : Benedetti interprète Gluck (Ifigenia in Aulide), Mozart, Spontini (La Vestale lui vaut un poste à la chapelle royale)... Parmi les créations marquantes figurent Medea in Corinto (Mayr), Gabriella di Vergy de Carafa (et sa fin tragique), et presque tous les grands Rossini, dont il reprend aussi les succès. Mosè in Egitto (1818) lui permet particulièrement de mettre ses talents vocaux et dramatiques en valeur. Ces noms constituent une bonne partie du répertoire, mais aussi Paër, Pavesi, Farinelli et des auteurs de la nouvelle génération comme Coccia, Pacini (L'Ultimo giorno di Pompei), Donizetti, Mercadante, etc.
Dans les années 1820, les nouvelles étoiles sont Henriette Méric-Lalande, Adelaide Comelli-Rubini, Giuditta Pasta... Benedetti apparaît plus en retrait dans les distributions, malgré de beaux rôles encore comme Leucippo. Une curiosité en 1821, quand il participe à une version italienne de La Creazione del mondo de Haydn. Ses participations sont beaucoup plus rares dans les années 1830, par exemple dans Irene de Pacini puis Norma en 1833, un opéra de Balducci en 1838. Dans les années 1840, Michele continue d'incarner de petites rôles par exemple dans Alzira de Verdi avec le ténor Fraschini. Il interprète surtout Pacini, par exemple Malvina di Scozia en 1851, et encore Margherita Pusterla en 1856 – mais ces prestations tardives pourraient être le fait d'un autre Signor Benedetti.
On ignore comment se termine sa vie. Benedetti avait une longue voix de basse chantante capable de colorature. Il a dû céder certains grands rôles de basse à des chanteurs comme Filippo Galli, Tamburini, Lablache... : dans Semiramide, il était Oroe et non Assur, et dans Guglielmo Tell, on lui confiait Melchtal au lieu du rôle titre. Cela n'enlève rien au talent de ce pilier historique du San Carlo et de la chapelle royale. |