Ce ténor semble originaire de Ferrare. En ces années de transition, alors que l'opera buffa a acquis un fantastique renom, il mène une carrière mêlant les styles serio et giocoso.
On l'entend à Venise dans de nombreuses productions en 1765 et 1766, rôles comiques surtout (dont La Schiava riconosciuta de Scolari avec la mezzo Eberardi et le ténor Lovattini) mais aussi Nearco dans Achille in Sciro de Gassmann, accompagnant la Maccherini et les castrats Fabbris et Pacchierotti.
Pullini intègre la troupe italienne de Vienne entre 1766 et au moins 1768:
il y chante notamment avec Antonio Bernasconi, diva en devenir, et retrouve Eberardi. Ces chanteurs sont à l'affiche de la tragique Alceste de Gluck et Calzabigi, monument de la réforme de l'opéra d'alors, d'ailleurs précédé d'un manifeste. C'est toutefois essentiellement l'opera buffa que la troupe donne, comme L'Albagia smascherata d'un certain Pasqua avec la basse Carattoli et Rosa et Clementina Baglioni. Les données manquent sur 1769-70 à Vienne, mais il est probable qu'il reste en service à cette période également. Crée-t-il L'Opera seria de Gassmann ? Mozart a-t-il songé à lui en écrivant sa Finta Giardiniera finalement créée à Salzbourg ? En tout cas, Leopold Mozart le cite dans sa correspondance, en louant la troupe locale.
En Italie, en est à Modène dans un opéra sérieux en 1770, puis Trieste. Il interprète une autre Schiava riconosciuta, signée Piccinni, à Reggio Emilia en 1770 avec Giovanna et Costanza Baglioni. Pullini incarne Demofoonte à Bologne puis chante le genre léger à Parme et l'année suivante à Rome (1772), avec le castrat Fedele Venturi comme prima buffa, notamment dans Semiramide in Villa de Paisiello. Les années suivantes sont essentiellement primo tenore à l'opera seria à Bologne, Vérone avec Giacomo Veroli, Novi, Pavie et jusqu'à Turin (Gengis-Kan d'Anfossi et Calipso d'Ottani) en 1777, avec Anna De Amicis et Aprile... Autre scène de renom, l'année suivante car c'est à la Scala qu'Antonio paraît, notamment dans Quinto Fabio de Bertoni avec la soprano Alberoni et le castrat Sartorino. Scènes moins prestigieuses ensuite : Crémone, Novara, Trévise, jusqu'à Vicence en 1785 pour un retour à l'opera buffa, dont Giannina e Bernardone de Cimarosa. C'est la dernière prestation connue du ténor, même si certains ont voulu voir en lui le Baron Pulini à qui Mozart confiait Idamante et de nouveau morceaux dans sa révision d'Idomeneo de 1786, à Vienne, en vue d'une représentation privée exécutée par des amateurs. L'hypothèse est tentante, mais tout à fait invérifiée. |