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Dorothea WENDLING

1736 – 1811

Aussi [Wendling-Spurni] [Spurni-Wendling] [Maria Dorothea]

Dorothea est la fille du maître de chapelle Spurni, au service du duc de Württemberg. Il est probable qu'elle étudie avec son père, avant de se rendre à la fameuse sour de Mannheim en 1752, où elle est engagée.
L'orchestre et la réputation de la cour sont excellents, et les dons de la tragédienne lyrique qu'est Dorothea Wendling participent pleinement de cet éclat européen.

Dorothea Wendling (Spurni)Dès 1752, année de son engagement, Dorothea Spurni épouse le flûtiste Johann Baptist Wendling, issu d'une famille de musiciens puissante et renommée. Cette même année, une petite Elisabeth Augusta (dite Gustl) naît de leur union, sans doute prénommée en hommage à la princesse palatine Elisabeth Augusta von Pfatz. Six ans auparavant était née une autre Elisabeth Augusta (dite Lisl), fille du ténor Sarselli. Cette dernière partage la scène avec Dorothea à compter de 1762 et devient officiellement sa belle-sœur en 1764, en épousant un autre frère Wendling.

Dorothea Spurni-Wendling et Elisabeth Augusta Sarselli-Wendling sont donc sœurs par alliance, et respectivement prima et seconda donna de la cour. Ensemble, elles donnent Sofonisba de Traetta, Ifigenia in Tauride et Alessandro nell'Indie de De Majo, Adriano in Siria de Holzbauer, Catone in Utica de Piccinni puis Lucio Silla et Temistocle de J. C. Bach avec Raaff, etc. Outre ce célèbrissime ténor, les castrats Tonarelli ou encore Caselli et Roncaglia se succèdent à leurs côtés. Dorothea chante en outre très fréquemment le répertoire léger, dont Le Cinesi de Holzbauer (1756) ou encorec La Buona Figliuola zitella en 1769 et Le Finte Gemelle en 1772, opéras de Piccinni.

En 1778, Dorothea quitte Mannheim et se rend à Munich, avec l'ensemble de la cour (et donc Elisabeth, la basse Zonca et Raaff). Après la charismatique reine de Carthage dans La Morte di Didone de Holzbauer e 1779, la soprano s'illustre dans Laodamia de G. J. Verazi, fils du célèbre librettiste, et Calipso de Grua en 1780. Mozart écrit pour elle la pathétique scène de Didon écrite par Metastase, et lui confie Ilia dans Idomoneo, re di Creta en 1781 ; la cantatrice a une trentaine d'années de carrière derrière alors qu'elle incarne la douce princesse ! Ce sera son testament scénique.

Dorothea Wendling part ensuite en tournée avec son mari, qui la mène notamment au Concert spirituel à Paris.
Ce n'est qu'en 1792 qu'elle prend sa retraite et se consacre à l'enseignement, comptant parmi ses élèves sa fille Elisabeth Augusta (Gustl), sa nièce Dorothea (car Elisabeth Wendling – Lisl – lui a rendu hommage en nommant sa fille comme elle) et d'autres cantatrices allemandes comme Katharina Lang, Elisabeth Carnoli, etc. Sa belle-sœur est malheureusement décédée entre-temps. Dorothea finit ses jours à Munich, en 1811.

En 1777, Christoph Martin Wieland écrit dans sa correspondance que « sa manière de chanter surpasse tout ce que j'ai déjà entendu, même la fameuse Gertrude Mara. Cela seul est le chant véritable, le langage de l'âme et du coeur. » En effet, « [Dorothea associe] à une figure très intéressante la plus belle voix, l'art de chanter dans tous les genres en perfection, et l'action au théâtre la plus complette [sic] ». Ces qualités expressives lui valent d'être nommée « Melpomène allemande de l'âge d'or de Mannheim  » par l'écrivain Heinse : les rôles de Dorothea n'égalent pas en pure virtuosité ceux d'une Gabrielli ou d'une Banti, mais exigent une véritable présence dramatique dans les nombreux récitatifs accompagnés et scènes développées qui émaillent ses parties, ainsi qu'une technique vocale solide – jusqu'au contre-ut (par exemple dans l'Iphigénie de De Majo) – afin de rendre justice à la délicatesse de Zeffiretti, lusinghieri (Ilia) ou encore È specie di tormento (Aspasia). Le caractère tragique des airs sérieux composés pour elle est mis en lumière par l'usage largement prépondérant de tonalités mineures.

Sofonisba Sofonisba T. Traetta 1762 Mannheim


> airs Crudel, ahimé che fate * Sofonisba che aspetti
I. Kupke, Chor & Orchester des Nationaltheaters Mannheim Wolfram Koloseus – retransmission de concert, Mannheim 2006
C. Skerath, The Mozartists dir. I. Page – Sturm und Drang, CD Signum Classics 2020
Ifigenia in Tauride Ifigenia G. F. De Majo 1764 Mannheim
  I. Fisher, orchestre de l'opéra d'Heidelberg dir. T. Kalb – captation de représentations, Heidelberg, 1999
Alessandro Cleofide G. F. De Majo 1766 Mannheim
  C. Ptassek, orchestre du Nationaltheater de Mannheim dir. T. Ceccherini – CD Coviello classics, 2010
Catone in Utica Marzia N. Piccinni 1770 Mannheim
  C. Ptassek, orchestre du Nationaltheater dir. R. Goebel – retransmission de concert, Mannheim, 2007
Temistocle Aspasia J. C. Bach 1772 Mannheim
  A. Garmendia, Les Talens lyriques dir. C. Rousset – retransmission de représentations, Toulouse, 2005
Lucio Silla Giunia J. C. Bach 1775 Mannheim
  J. Varady, Cappella Coloniensis dir. G. Kehr – 33t Voce
S. Schwartz, Mozarteumorchester dir. I. Bolton – retransmission de concert, Salzbourg 2013
Basta, vincesti... Ah non lasciarmi Didone W. A. Mozart 1778 Mannheim
[air de concert K486a] Enregistrement au choix
Rosamunde Rosamunde A. Schweitzer 1778 Mannheim
  E. Marguerre, Radio Symphony Orchestra Stuttgart dir. J.W. de Vriend – retransmission de représentations, Schwetzingen, 2012
La Morte di Didone Dido I. Holzbauer 1779 Munich
  Version en allemand : S. Piau, Barockorchester Stuttgart dir. F. Bernius – retransmission de concert, 1997
Idomeneo, re di Creta Ilia W. A. Mozart 1781 Munich
  Enregistrement au choix