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Diamante SCARABELLI

1675 – ?

dite la Diamantina

Aussi [Diamante Maria]

Soprano née à Bologne.
La Diamantina chante l'Amour dans un Endimione dû à plusieurs auteurs à Lodi, en 1692. Cette année marque le début d'une belle carrière, puisqu'elle paraît encore avec le célèbre Pistocchi dans Pausania de Legrenzi à la cour ducale de Mantoue, à laquelle elle reste longuement attachée, à l'instar des meilleurs chanteurs actifs en Italie du Nord. Elle est dans sa ville natale en 1695 et concurrence la diva locale, Maddalena Musi dite la Mignatti. Diamante passe la saison 1696-97 à la cour de Turin, puis retrouve Bologne pour Dafne d'Aldrovandini. Il est aussi possible qu'elle chante Steffani à Düsseldorf, mais l'information est sujette à caution. C'est dans sa ville d'origine qu'elle glane les plus vifs succès, et le pasticcio Perseo de 1697 lui vaut la publication d'un recueil de poésies en son honneur intitulé La Miniera del Diamante. En 1699, la Diamantina brille à Milan avec le grand castrat Cortona, la contralto Riccioni et Francesco De Grandis dans un opéra de Magni. Elle paraît à Bologne l'année suivante avec Nicolino.

La Scarabelli est également un pilier du San Giovanni Grisostomo de Venise, où est fait ses débuts dès 1694 dans Irene de Pollarolo. La soprano y revient à partir de 1700, chantant toujours régulièrement Pollarolo, dont Venceslao (1703). La diva se produit sur le Grand Canal en 1704, dans la somptueuse serenata avec chœur et cinquante instruments du même auteur Dalla Bellezza, Virtù ed Amore, avec le ténor A. Borosini, la soprano Anna Torri-Cecchi et le castrat De Grandis. Ce fastueux spectacle éclairé à la torche laisse un souvenir marquant dans la Sérénissime. Elle partage l'affiche avec Santa Stella à Pavie en 1705. Ses prestations vénitiennes des années suivantes lui valent d'être un peu reconnue aujourd'hui : elle participe à toutes les saisons du théâtre Grimani entre 1706 et 1712 (au moins), chantant Caldara, A. Scarlatti, Lotti – l'un de ses compositeurs de prédilection – avec Carli, Pellegrini et la Durastanti, et surtout Poppea dans Agrippina de Haendel. Même si on l'entend aussi à Bologne, elle est encore très présente à Venise les années suivantes, notamment dans La Forza del sangue de Lotti en 1711 avec Vitali et encore De Grandis. En 1714-15, la Scarabelli rencontre toujours le succès à Venise, et chante comme prima donna dans L'amor di figlio non conosciuto d'Albinoni, accompagnée du castrat Braganti et de la basse Carli. On l'entend ensuite à Vincence, Ferrare avec Pietro Casati et dans sa ville natale avec les remarquables Zanonni, Vico et Minelli. La fin de sa carrière est sans doute proche, car nous n'avons guère trace de ses prestations après 1718. La soprano est néanmoins encore signalée jusqu'en 1725.

Diamante Maria Scarabelli impose une tessiture assez aiguë pour l'époque et une virtuosité de haute volée. Elle est l'une des prime donne les plus en vue à la charnière du siècle, alliant l'intensité dramatique et l'exubérance du VIIe à l'agilité parfaite du XVIIIe.

Diamante Maria Scarabelli
Il Mitridate eupatore Laodice ? A. Scarlatti 1707 Venise




> air Cara tomba
P.M. Schnitzler, Balthasar-Neumann-Ensemble dir. T. Hengelbrock – retransmission de représentations, Innsbruck 1995
Version abrégée : B. Staskiwiecz, Les Accents dir. T. Noally – retransmission de concert, Beaune 2017
Enregistrement au choix
Agrippina Poppea G. F. Haendel 1709 Venise
  Enregistrement au choix
Marsia deluso Silvia C.F. Pollarolo 1714 Venise
> air Non posso, non voglio amarti M. Bach, Lautten Compagney dir. W. Katschner – retransmission de concert, Neuwied 2008
La Caccia in Etolia Irene F. Chelleri 1715 Ferrare
> air Io sola te'l vo dir In Der lächerlich Prinz Jodelet, pasticcio. I. Kalna, Philharmonisches Staatsorchester Hamburg dir. A. De Marchi – retransmission de représentations, Hambourg, 2004