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Johanna Elisabeth DÖBRICHT-HESSE

1692 – 1786 (1774 ?)

Aussi [Johanna Elisabeth Hesse] [Döbrichtin]

Johanna Elisabeth voit le jour à Weissenfels dans une famille de musiciens : probablement nés d'un père falsettiste, ses sœurs et son frère se distinguent tous dans l'art du chant.
Elle débute comme chanteuse au célèbre opéra de Hamburg, avant d'être active à l'opéra de Leipzig dans les années 1700 avec sa sœur Christiana et son frère Samuel Ersnt : elle chante notamment Cupido dans Aneas en 1705, mais difficile de savoir laquelle chante Morphée dans Andromaca ou Macrina dans Der lachende Demokritus de Telemann. Elle prend aussi part à son Adonis en 1708. Elle chante aussi avec Christiana, alors engagé à la cour, à Brunswick en 1708.
Le biographe d'Heinichen, sans doute Agricola, se remémore les années de grâce de l'opéra de Leipzig, vers 1709 :
En ce temps-là, la musique de l'opéra de Leipzig était en pleine effervescence, tant du point de vue de la composition que de la représentation – mais pas vraiment en ce qui concerne la poésie. En particulier, les trois remarquables demoiselles Döbrecht [sic], plus tard respectivement mariées sous le nom de Ludwig, Simonetti et Hesse, s'y montraient excellentes tant par leur chant que par leur jeu. Leur frère Herr [?] Döbrecht, basse [en fait alto] accomplie, assurait le premier rôle des Singspiele, dont il supervisait la représentation.

Réputée comme la meilleure soprano d'Allemagne, Johanna est engagée pour l'opéra et la musique sacrée à Darmstadt en 1711. Elle a le privilège rare en Europe de se produire à l'église, interprétant notamment la musique de Graupner. Elle donne aussi l'opéra Telemach de ce dernier.
En 1713, Johanna Elisabeth épouse Ernst Christian Hesse, gambiste de renommée européenne et Kapelldirektor à Darmstadt et dont elle avait probablement chanté La Fedeltà coronata de 1712, ainsi que le divertissement Apollo in Tempe, avec la Schober, Grünewald et le castrat Campioli. Cette dernière œuvre met largement à profit l'agilité et l'aigu aisé de la soprano (jusqu'au si4 au moins), en particulier dans un air typique imitant le chant des oiseaux.
Le jeune couple part en tournée, mais Johanna Elisabeth se querelle avec une collègue, ce qui coûte son poste à Ernst Christian. Alors qu'elle ne reçoit plus le salaire dû depuis des années, la soprano est engagée en 1717 dans la glorieuse troupe de Dresde, avec la Durastanti, Santa Stella, Senesino, Berselli, la Tesi, etc. Faire ainsi jeu égal avec la fine fleur des chanteurs italiens marque un talent exceptionnel pour une chanteuse du pays, ce que souligne Telemann : « bien qu'elle fût Allemande, elle s'attirait une faveur quasi unanime. » Johanna Elisabeth Hesse se produit peut-être dans Giove in Argo et Ascanio de Lotti, avant la dissolution de la compagnie en 1720.
En 1740, la cantatrice bénéficie d'une pension, même si elle continue de chanter régulièrement. On l'entend encore à la cour de Brunswick en 1725 avec sa sœur Christina, dans le Giulio Cesare de Haendel (elle est Cornelia, sa sœur Cleopatra et la soprano Koulhaas Sesto) : elle semble faire partie de la troupe entre la fin des années 1720 et le début des années 1730.
Quantz, flûtiste et compositeur, vante la beauté de sa voix et la féminité de son jeu.

Germanicus ? Telemann 1704 ? Leipzig
  Version reconstituée indéterminée : Sächsisches Barockorchester - Leipziger Concert dir. G. Schwarz – retransmission de représentations, Leipzig, 2007
Die lybische Talestris ? J.D. Heinichen 1709 Leipzig
  Barockorchester der Fachrichtung alte Musik der Hochschule für Musik und Theater Felix Mendelssohn Bartholdy Leipzig dir. S. Scholz – retransmission de représentations, Bad Lauchstädt, 2010
Helena und Paris ? J.D. Heinichen 1710 Namburg
  Lautten Compagny Berlin dir. W. Katschner – retransmission de représentations, Herne, 2012
cantate Ach Gott und Herr C. Graupner 1711 Darmstadt
  I. Schmithüsen, L'Ensemble des Idées heureuses dir. G. Soly – CD Analekta