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Maria BALDUCCI

1758 – ?

Aussi [Marina] [Bertaldi]

On sait peu de choses sur Maria Balducci, qui semble être originaire de Gênes, où elle voit le jour en 1758, selon Fétis. Son père s'appelle Benedetto Bertaldi.

Après avoir débuté en 1773, elle chante à Venise en 1778. Preuve de son talent, elle incarne à vingt ans le rôle titre d'Europa Riconosciuta de Salieri pour l’inauguration de la Scala de Milan en 1778, occasion pour laquelle on avait forcément fait appel à des vedettes du chant. Ses partenaires sont Rubinelli, Pacchierotti et Danzi-Lebrun, qui rivalise avec elle dans l'agilité et le registre suraigu. Dans cette même saison, la Balducci brille dans Calliroe d’Alessandri, Cleopatra d’Anfossi, Troja distrutta de Mortellari.
Elle est probable qu'elle passe quelques temps à Saint-Pétersbourg.
Pour le carnaval 1779-80 elle est à Turin, et chante notamment Emira dans le Siroe de Sarti.

De 1780 à 1784, elle est la prima donna incontestée du San Carlo de Naples. Elle y prête sa voix légère et agile aux opéras de Guglielmi, Pugnani, Sarti, Bianchi etc. Citons L'Eroe cinese de Cimarosa, avec Domenico Bruni, et Ipermestra de Martín y Soler. Ces opéras lui permettent de se produire avec des virtuoses du calibre d'Ansani et Domenico Mombelli, ainsi que Marchesi, Rubinelli et Roncaglia. On la décrit comme une nouvelle Agujari, et « on ne peut pas dire qu'elle soit très instruite dans la musique, mais ce n'est pas ce que l'on demande ici à une prima donna », précise Benedetto Croce dans sa chronique du théâtre napolitain.
À Palerme, en 1782, elle a un succès extraordinaire et un noble nommé Domenico Caracciolo lui accorde publiquement sa protection : il avait pu admirer le talent de la Balducci à Paris, sans doute au concert spirituel. Il faut l'intervention d'un archevêque pour mettre fin au scandale.

Il n’y a plus d’informations sur elle après 1785 : un mariage de la belle soprano dans la haute société met un point final à sa carrière.

Jérôme de Lalande note dans la seconde édition de son Voyage d’un Français en Italie « Actuellement la Balducci passe pour la plus belle voix, comme Marchesi pour les castrats. » De fait, elle retrouve régulièrement le castrat comme partenaire. Vocalement, elle semble avoir eu une aisance stupéfiante dans les aigus, et l'on peut supposer, vu la typologie du rôle d’Europe, qu’elle était également une tragédienne de quelque mérite. Le rôle exige des coloratures culminant en notes piquées jusqu’au contre-fa dièse. Martín y Soler lui écrivit de diaboliques échelles staccato à la tièrce jusqu’au contre-sol (sol5) dans l’air Son fra l’onde d'Ipermestra. Cependant Fétis n'hésite pas à dire d'elle :
[Elle] avait une voix d'une étendue extraordinaire ; mais son exécution était incorrecte, et son chant dépourvu d'expression.

Maria BalducciLa fabuleuse extension aiguë de Balducci : vocalise finale jusqu'au la5 dans La Calipso d'Insanguine (Naples, 1782), dans un air abondant déjà de fa5 dièses.
Europa riconosciuta Europa A. Salieri 1778 Milan
  D. Damrau, Orchestre de la Scala dir. R. Muti – DVD
Amore e Psiche Psiche G. Schuster 1780 Naples
  S. Kammer, La Ciaccona dir. W. Grauer – retransmission de représentations, Dresde, 2004