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Angelo TESTORI

? – 1844

Aussi [Testore] [Angiolo Maria] [Testore-Villa]

Angelo Testori ne naît pas au bon moment. Alors qu'il lance sa carrière, les heures des castrats sur scène sont comptées. Sans avoir le rayonnement de son contemporain Velluti, Testori fait donc partie de ces derniers représentants d'un art en voie de disparition, tant pour des raisons morales et sociales que musicales.

Angelo TestoriLe jeune castrat est présent à Mantoue en 1788 dans le fameux Giulio Sabino de Sarti, dans un rôle secondaire avec Sartorino. On le retrouve à Milan, toujours au second plan, puis comme premier chanteur à Pavie et Monza. À Bergame, en août 1791, il est à nouveau secondo uomo dans Didone abbandonata avec la Todi. On engage Testori à Vienne en 1791, où il débute dans Teseo a Stige de Nasolini avec le brillant ténor Maffoli. De retour en Italie en 1793, il est enfin installé au premier rang de l'affiche, dans des opéras de Tarchi. En 1794, le soprano est à la nouvelle Fenice de Venise avec Teresa Bertinotti et Domenico Mombelli dans Antigono de Caruso.

Il passe ensuite quelques années à Saint-Pétersbourg à partir de 1796 et chante avec la Macciorletti-Blasi, Paolo et Stefano Mandini dans les opéras de Sarti, dont Andromeda en 1798 et Enea nel Lazio en 1799, et plusieurs hymnes et cantates de circonstance. La troupe chante aussi Alessandro de Himmel, avec la basse Albertarelli. Ce sera le dernier castrat à se produire en Russie.

De retour en Italie vers 1802, Testori est à Bologne puis Turin où il chante Ines de Castro de Zingarelli et Lodoiska de Mayr avec Babbini en 1803. L'année suivante, il paraît à Padoue. À Bergame, le soprano reprend en 1811 un grand succès de Marchesi, Ginevra di Scozia de Mayr, après avoir y chanté de 1805 à 1807 au moins, occasion de créer Mitridate de Nasolini et de reprendre L'Olimpiade de Cimarosa, triomphe vieux de vingt ans et cheval de bataille de tous les castrats sopranos – sans doute pourtant loin d'avoir tous l'étoffe du toujours inévitable Marchesi, créateur de Megacle. Testori passe également par la Scala, où il se produit avec la soprano rossinienne Teresa Giorgi-Belloc.
En 1811, il reprend encore Ginevra di Scozia à Bologne avec la contralto Rosmunda Pisaroni en Ginevra, ce qui suppose une vaste révision du rôle à l'origine tenu par un soprano léger. Il passe ensuite par la Scala pour Virginia de Casella et Tancredi de Pavesi avec Nozzari. Deux ans plus tard, Testori est à Gênes et campe Enrico dans la première de La Rosa bianca e la Rosa rossa de Mayr. En 1815, il y chante encore une cantate allégorique avec Lorenza Correa, puis se voit engagé à la chapelle royale de Turin.

Il s'éteint à Turin en 1844. Verdi a alors déjà composé quatre opéras, et les castrats sont déjà depuis longtemps devenus une curiosité repoussante.

Enea nel Lazio Enea G. Sarti 1799 St-Pétersbourg
  M. Philippova, Camerata St Peterburg dir. A. Steinlucht – CD Bongiovanni
Ines de Castro Pietro N. A. Zingarelli 1803 Milan
> quatuor Anima mia deh cedi quel ferrro a me D. Jones, Philharmonia Orchestra dir. D. Parry – 100 Years of Italian Opera 1800-1810, CD Opera Rara
Hoango Julda V. Lavigna 1806 Turin
> duo Come potrò resistere D. Jones, Philharmonia Orchestra dir. D. Parry – 100 Years of Italian Opera 1800-1810, CD Opera Rara
La Rosa bianca e la Rosa rossa Enrico G. S. Mayr 1813 Gênes


> trio Dov'è la destra? infida!
S. Anselmi, orchestre du théâtre de Bergame dir. T. Briccetti – Captation de représentations, Bergame, 1994
P. Walker, Philharmonia Orchestra dir. D. Parry – 100 Years of Italian Opera 1810-1820, CD Opera Rara