Ce castrat soprano est issue de l'école de Bernacchi à Bologne, sa ville natale.
En 1735, encore tout jeune, on le découvre à Rome dans les rôles féminins, avec les castrats Bilanzoni, Marianino et Ricci. Amadori y est ensuite prima donna dans l'Achille in Sciro d'Arena en 1738, avec les castrats Pignotti et Gizziello ; la même année, le castrat paraît avec le vieux Bernacchi, son professeur, à Ferrare, pour chanter Lampugnani.
Il est Serse dans le Temistocle de Bernasconi à Padoue en 1740, et primo uomo en 1746 à Livourne dans Siroe de G. Scarlatti, ou dans le Bajazet de Cocchi à Rome, avec Gherardi ; néanmoins il s’efface derrière Caffarelli, Elisi, ou Monticelli au sein des brillantissimes distributions des saisons 1748-49 au San Carlo de Naples. C'est avec la Mingotti et Babbi qu'il retrouve Naples en 1751. On l'entend aussi à Gênes, Turin, Milan (1754, avec les sœurs Mattei et le jeune Priori), Florence.
Il rencontre le succès à Vienne dans le pasticcio Euridice en 1750, ou il interprète Orphée sur des musiques de Jommelli, Hasse, Wagenseil, Holzbauer, etc. Amadori y interprète plusieurs autres opéras, accompagné de l'immense tragédienne du siècle, la contralto Tesi, récemment installée en Autriche, ainsi que du ténor Amorevoli.
Engagé en remplacement de Carestini à Berlin, il chante le rôle titre de Montezuma en janvier 1755 avec les sopranos Gasparini et Astrua, mais déplaît au roi, comme beaucoup de chanteurs : il est congédié dès l'été.
On l'entend de nouveau à Milan en 1756, avec la contralto Caterina Galli. Un Tedeschini annoncé comme musicien du roi de Prusse chante en concert à La Haye en 1758 : il s'agit probablement d'Amadori.
Il s’installe ensuite à Naples, où il compose et ouvre une école de chant réputée. Le castrat est aussi contralto à la chapelle royale, poste qu'il occupe encore en 1770 lorsque les Mozart sont en ville. Amadori exerce des fonctions d'imprésario pour le théâtre royal : on trouve notamment sa dédicace dans le livret du LucioVero de 1766.
Le magnifique rôle de Montezuma met en valeur toutes les facettes dont doit disposer un grand belcantiste : maîtrise sur toute la tessiture, en particulier le grave, élégance dans l'adagio, finesse de l'ornementation, bravoure et déclamation éloquente quand nécessaire. |