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Giuseppe SANTARELLI

1710 – 1790

Aussi [Semdarelli] [Candarelli]

Ce castrat naît à Forlì en 1710. En 1734, on le retrouve à Urbino dans un opéra de Hasse. Giuseppe Santarelli est à Rome en 1737 pour Temistocle de Latilla, et paraît aussi à Ferrare, Modène et Venise. En 1741, il est à Bologne pour incarner Tamerlano dans le Bajazette de F. Gasparini, où il partage la scène avec Gaetano Pinetti, qui tient le rôle titre, et Giovanna Gasparini. Ces deux chanteurs seront tout comme lui engagés par Graun pour rejoindre Berlin.

Santarelli est toutefois d'abord engagée par Wilhelmine de Bayreuth avec un groupe d'Italiens (dont le castrat Zaghini) et chante dans l'Argenore qu'elle a écrit. La margrave lui trouve « une voix touchante et agréable », et apprend que son frère essaie de le débaucher à Rome, par le truchement de Graun (en français dans le texte, avec corrections) :
... je lui ai refusé la permission de s'engager, cela n'empêche pourtant pas que si vous l'ordonnez je l'enverrai à Berlin à son retour ici et s'il a le bonheur de vous plaire je vous en ferai le sacrifice. Sa voix n'est pas à beaucoup près si belle que celle de Zaghini ; c'est un mezzo-soprano ; elle est un peu enrouée, son fort est l'adagio et il est très fort dans la musique ; pour l'allegro il ne le chante rien qui vaille.
Giuseppe SantarelliSantarelli rejoint donc Berlin en même temps que toute une troupe glanée sur l'ensemble de la péninsule. Le roi de Prusse brûle d'entendre les chanteurs à son retour à Berlin, en 1741 : tous semblent lui plaire, à l'exception de la contralto Anna Lorio. Santarelli se voit confier le premier rôle dans le Rodelinda donné au château en 1741, sur une musique de Graun. Il est entouré de Giovanna Gasparini en prima donna, de la Farinella, de Mattia Mariotti, de la basse Pinetti et du tout jeune castrat Ferdinando Mazzanti dans les rôles secondaires.
Mais Frédéric commente à sa sœur, cette année-là (en français dans le texte) :
La Gasperini, comme vous le dites, est une admirable chanteuse ; mais Santarelli est si mauvais, qu'il aura son congé à la clôture de l'Opéra. Nos autres chanteurs sont tous assez passables ; pour de bons, il n'y a que la Gasperini.
Santarelli est donc remercié dès la fin de la saison : il est le premier d'une longue série, pour Frédéric II.

De retour en Italie, il chante à Venise en 1743 dans Ezio de Lampugnani (Carestini a le premier rôle), puis en 1747 dans Catone in Utica adapté de Vinci et Jommelli, ainsi que d'autres villes du Nord. Santarelli est à Rome en 1749 avec Caffarelli, dans Mario in Numidia de Di Capua et Semiramide riconosciuta de Perez : c'est sa dernière prestation à l'opéra.

En effet cette même année, il intègre la chapelle pontificale en qualité de soprano, avant d'être nommé maître de chapelle. Santarelli est donc en mesure de fournir une copie du fameux Miserere d'Allegri à Burney, avec lequel il s'entretient longuement. Burney ne tarit pas d'éloges sur sa gentillesse et l'intérêt de sa conversation ; il est vrai que le castrat lui donne des informations précieuses sur le répertoire de la chapelle et son interprétation. Dès sa nomination et au cours des années 1750, il est tout à fait probable que Santarelli participe à des créations d'oratorios ; c'est le cas en 1749 avec Elisi dans La Madre de Maccabei, mais aussi Giuseppe glorificato in Egitto de Jommelli avec le soprano Gizzielo.
Santarelli est réputé pour son chant mais aussi ses qualités d'enseignant ; il compte ainsi Muzio Clementi parmi ses élèves. Il rédige un traité et entretient une correspondance avec le padre Martini, qui lui envoie ses protégés. Giuseppe est également compositeur de musique chorale. C'est à Rome qu'il termine sa vie.

Argenore ? W. von Bayreuth 1740 Bayreuth
  batzdorfer Hofkapelle dir. J. van Slageren – retransmission de représentations, Postdam, 2001
Rodelinda Bertarido C.H. Graun 1742 Berlin
> airs Quest’ o Dio lugubre aspetto * Fonte ch’accresci l’onda
> scène et air Dov'è sei
V. Sabadus, {OH!} Orkiestra Historyczna dir. M. Pastuszka – retranmission de concert, Bayreuth 2023
J. Kowalski, Kammerorschester Berlin dir. M. Pommer – CD Berlin classics