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Nicola REGINELLA

1710 – 1751

dit Reginello

Aussi [Niccolò] [la Reginella] [Reginelli] [Regginelli]

Les sources sont plutôt discordantes concernant ce chanteur : les chercheurs lui attribuent une naissance à Bari en 1710. Il se forme à Naples, et s'y produit longtemps dans les services religieux de diverses institutions, comme les Poveri di Gesù Cristo vers 1740. À la mort du fameux Matteuccio, Reginella est aussi engagé à la chapelle royale de Naples, en 1737 comme contralto. Selon un récit d'Heriot, en plein office pour la profession religieuse d'une nonne, il se querelle violemment avec son collègue Caffarelli en 1739 – ce qui n'était certes pas bien difficile étant donné le caractère de ce dernier.

Sur scène, on trouve la trace de Reginalla dès 1729 à Rome, où il interprète des rôles masculins galants dans La Costanza et La Somiglianza de Fischietti avec le ténor Tolve et la basse napolitaine Romaniello, ce qui confirmerait plutôt qu'il était encore jeune. Il est à Naples la même année dans Il Farnace. Le castrat se produit à Venise en 1737 au San Samuele dans L'Alvilda de Galuppi. Il obtient l'autorisation d'aller en Prusse pendant un an en 1738, où Graun l'entend. En 1740-41 Reginella est à Catagne avec Porporino pour le rôle titre de Siface de Leo. On le retrouve au San Giovanni Grisostomo de Venise en 1745-46 avec l'Aschieri et Filippo Elisi dans Sofonisba de Jommelli et Artaserse d'Abos.

Reginella part à Londres juste après, et chante notamment dans le pasticcioAnnibale in Capua (Hasse, Terradellas, Paradies, etc.) puis en 1747 Rossane, qui compile des airs de Haendel, avec les sopranos Pirker, Frasi et Casarini. Burney écrit au sujet de sa prestation :
Cet interprète venait de passer cinquante ans ; sa voix était alors celle d'un soprano, mais abîmée et en total déclin ; sa figure haute, maladroite, dégingandée et balourde. Dans son goût et sa manière de chanter subsistaient néanmoins la flamme d'une école excellente. En effet, il y avait dans ses embellissements et dans son expression des raffinements qui sont indescriptibles, et que je n'ai depuis lors jamais entendus chez aucun autre chanteur. [...]
Burney prête à Reginella une date de naissance bien antérieure à celle qu'on lui attribue parfois, mais ce ne serait pas la première fois qu'il exagère l'âge des personnes qu'il évoque. Sarah Goudar rejoint le musicographe pour souligner la laideur et la maladresse physique du castrat, qui le rendent quasiment impropre au théâtre (surtout aux yeux d'un Français) :
Il fallait l'entendre au clavecin, & non sur la scène. Il y a des figures si malheureuses qu'elles sont capables de faire oublier les plus grands talents.
Quant à La Borde, en 1780, il cite Reginella comme un « Musicien renommé par son savoir & la pureté de son goût. »
De fait, S. Di Giacomo explique que le castrat fait partie des plus connus et demandés en concert et à l'église, qui ont apparemment constitué l'essentiel de sa carrière. Cependant, on entend encore le chanteur dans la troupe de Locatelli à Prague, ce qui lui permet de chanter le rôle titre d'Ezio de Gluck avec la soprano Ronchetti, ainsi que L'Olimpiade de Galuppi, en 1750. De toute évidence, sa voix est alors celle d'un contralto.
D'après certaines sources, le castrat meurt à Bruxelles. Quoi qu'il en soit, Reginella est souvent présenté comme un excellent castrat du siècle, malgré son inadéquation avec la scène

Ezio [1] Ezio C. W. Gluck 1750 Prague
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