Castrat soprano dont l'essentiel de la carrière se déroule à Rome. Il est originaire de Corchiano, dans le Latium.
Biago chante longtemps les rôles féminins, d'abord à l'opéra bouffe comme en 1764 une pantomime avec ariettes de Bernardini au Teatro Capranica, avec Bedini. Sa carrière des années 1760 reste assez cantonnée aux héroïnes comiques ou sentimentales avec les partitions de Sellitto, Piccinni ou encore Guglielmi (La donna scaltra). L'opera seria occupe ensuite une place plus important, d'abord comme seconda donna, par exemple dans la Didone abbandonata de Piccinni en 1770 avec les castrats Goti, Santi et Guarducci, puis l'année suivante comme Nearco d'Achille in Sciro de Jommelli avec le ténor Ciprandi et les sopranos Compagnucci et Bedini. On le retrouve encore au teatro Argentina en 1772 pour un opera seria d'Anfossi, notamment, avec Arnaboldi, Afferri, Elisi etc. En 1776, Parca accède aux rôles masculins, dans les genres comiques et sérieux, toujours à Rome, entre La disfatta di Dario de Paisiello et Il colonnello de Heiberger.
On l'entend exceptionnellement à Venise en 1777-78 comme primo uomo d'Eumene au San Benedetto, opéra de Borghi avec Rosa Agostini, mais aussi dans des pages de Traetta et Radicchi.
Le castrat retrouve Rome dès 1779 et accompagne les castrats sopranos Bologna et Consoli dans Il Medonte de Mysliveček. Parca interprète aussi Alessandri, avec le jeune Crescentini, l'année suivante. Biagio renoue avec un rôle féminin dans Orfeo de Bertoni, où il accompagne Rubinelli. Il paraît au Teatro delle Dame en 1782-83, avec le grand ténor Babbini.
À partir de 1785, Parca fait partie de l'effectif des chanteurs pontificaux : cela marque le coup d'arrêt de sa carrière scénique. Mais il continue de chanter des oratorios et pièces de circonstances. En 1791, il donne un concert au Palazzo Colonna en l'honneur du prince de Naples, et chante dans La morte di Oloferne (Guglielmi) avec la basse Trabalza, la Banti et le ténor Benelli. En 1794, toujours en concert, il présente La passione di Gesù Cristo de Paisiello, dans le rôle de Pietro. On l'entend dans maints autres oratorios, comme ceux d'Anfossi dont La Betulia liberata. Il paraît alors en qualité de premier soprano devant son collègue de la chapelle Censi. De manière inattendue, il revient à la scène en Giulietta de la farsetta Amor fra le vendemmie de Guglielmi en 1796, dans un petit théâtre romain.
Il chante encore à la chapelle Sixtine comme soprano en 1798, concert évoqué dans un opus sur Palestrina daté de 1828 – l'auteur précise que le castrat est mort depuis. On le trouve encore sur les listes des chanteurs actifs en 1808, avec Giuseppe Censi notamment.
Parca ne semble pas avoir vécu dans l'opulence, au contraire, mais les chroniques rapportent qu'un certain Massoni l'aide à améliorer considérablement son train de vie. Dans sa carrière, Biagio participe pourtant à une quarantaine de productions d'opéras entre Venise, Florence et Rome, d'après l'Archivo Guido Izzi ; il demeure certes généralement en second plan. |
