Castrat soprano que l'on repère dès 1761 à Mantoue, en Armidoro de La buona figliuola de Piccinni avec Giovanna Baglioni, et l'année suivante dans le sequel du même auteur à Plaisance. Marque de sa jeunesse : il a déjà la maturité pour passer à l'opera seria en 1763, avec Il trionfo di Clelia à Gênes, en Tarquinio avec le castrat Cornaggia. Il n'abandonne plus jamais ce genre, mais reste à l'affiche dans les rôles secondaires ; c'est le cas à Parme et Milan, puis dans ses débuts au San Carlo de Naples en 1764 dans La Nitetti de Mazzoni. Muzio reste dans la cité jusqu'en 1766 et participe à de nombreuses productions signées Sacchini, J.C. Bach ou Piccinni. Il prend part au Romolo ed Ersilia de Hasse avec Aprile et la Girelli, mais partage également l'affiche avec le ténor Tibaldi, la soprano Gabrielli, le castrat Grassi, le célèbre Raaff...
En 1767, le castrat est à Brunsvick où il chante Tozzi et Schwanenberger, cette fois-ci promu premier chanteur. Les livrets précisent qu'il est originaire de Casale Monferrato – d'autres sources évoquent Bologne. Après un retour en Italie via Venise et Modène, là encore primo uomo, Muzio repasse au-delà des Alpes : la cour de Stuttgart/Ludwigsbourg l'accueille sur les scènes lyriques au moins entre 1771 et 1772. Jommelli et le meilleur de sa troupe ont cependant disparu, ce qui n'empêche pas Muzio de s'illustrer dans des reprises (Fetonte, notamment) avec l'excellente Bonafini et le jeune Rubinelli. Il interprète aussi une serenata de Boroni. En réalité, le chanteur est engagé durablement dans la chapelle wurtembourgeoise à compter d'octobre 1770, et voit son engagement prolongé de trois ans (au moins) en 1776.
En Italie, Antonio est entre-temps identifié à Vérone et Turin à compter de 1775. Dans la serenata L'Aurora de Pugnani, il chante avec la stupéfiante Lucrezia Agujari et le ténor Ansani. Le voici ensuite à Rome (La disfatta di Dario de Paisiello, par exemple, avec Galeazzi et Ansani) puis Venise, Padoue, Modène. On y interprète Sarti, Rust et Bertoni. Sarti est encore à l'honneur à Florence en 1777-78, notamment pour L'Olimpiade avec l'épouse du compositeur Camilla Pasi-Sarti. En 1778, dernière trace scénique du chanteur à Gênes, avec le Medonte de Bertoni où l'accompagnent le ténor Scovelli et la soprano Carrara. |