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Vitale DAMIANI

? – 1827

dit Vitaliano

Ses origines et le début de sa carrière ne sont pas déterminés : si l'on en croit certains livrets romains, il vient de Montolfo, près de Pesaro. Dans les années 1770, Damiani est soprano au SS Crocifisso de Longiano, avec pour collègue le soprano Tajana et les ténors Cortoni et David.
On l'identifie en 1781-82 à Dresde, avec notamment le castrat Caselli. Le chanteur se produit à Venise en 1786 dans une cantate de Bertoni, puis l'année suivante à Bologne dans le rôle principal d'Alciade e Telesia de Giordani. Vitale est également primo uomo à Rome en 1788 (Artaserse d'Anfossi), puis Naples avec la Morichelli et Giacomo David, dans Ademira de Guglielmi ou encore La Disfatta di Dario de Giordani en 1789-90. Ses prestations romaines sont très remarquées et on loue la splendeur de sa voix de soprano.
Il paraît une première fois à Londres en 1791 dans Pirro de Paisiello, cheval de bataille de son partenaire Giacomo David, mais se trouve de nouveau à Venise pour 1791-92, avec La Morte di Semiramide de Prati, campée par la soprano Marchetti-Fantozzi. Il poursuit à Livourne, Padoue, Trieste, Venise, etc. dans les années qui suivent, chantant notamment Nasolini, Paër, Federici... De ce dernier, il donne Virginia à Rome en 1798 où l'on revoit enfin une femme à l'opéra en la personne de Teresa Bertinotti : la première sera houleuse !

Dans un Nord de l'Italie en proie à la guerre, Damiani voyage avec la prima donna Maddalena Allegranti – alors à l'hiver de sa carrière – et le célèbre Da Ponte qui les a engagés pour l'opéra de Londres pour 1798-99. S'il les décrit tout d'abord comme « deux chanteurs hors ligne, les seuls qui se trouvassent sans engagement en Italie », il évoque Damiani plus loin comme un « ténor [sic] plus que médiocre. » Mais le chanteur ne se produira jamais sur les planches locales : Da Ponte a accepté une clause spécifiant que Damiani était libre de se produire où il le souhaitait à son propre bénéfice et devait bénéficier de nouveaux costumes à chaque opéra, entre autres avantages, sans en référer au directeur du King's Theatre. S'ensuit une bataille judiciaire conclue par le retour de Damiani sur le continent.
En 1801-02, il crée Argene de Mayr à Venise, reprend Gli Orazi e i Curiazi de Cimarosa, encore un rôle de Crescentini, et incarne Il Cid nelle Spagne de G. Farinelli. En 1806, c'est avec l'immense Babbini qu'il donne un concert à Bologne, interprétant Bianchi, Paër et Cimarosa. Il y reprend le rôle de Romeo du Romeo e Giulietta de Zingarelli l'année suivante.

Ce castrat semble de second rang, en tout cas pas du calibre d'un Velluti ou d'un Crescentini, alors que les castrats sont en voie de disparition. Sa mort est annoncé dans l'Allgemeine musikalische Zeitung de C. M. von Weber en 1827 (peu après la mère de Rossini), qui rappelle que Damiani s'est également illustré à Dresde. Le castrat est toutefois représenté dans une fameuse gravure d'Antonio Fedi réunissant les meilleurs vocalistes du siècle : de droite à gauche on distingue le ténor Babbini, Damiani, le ténor Ansani ainis que les sopranos Mazzanti et Pacchierotti. Voilà ce qu'écrit à son propose l'observateur Benedetto Frizzi, le comparant à Martini (dit Senesino) :
Senesino, véritable imitateur de Pachiarotti dans la douceur et doté d'un timbre magnifique, peut affronter les meilleurs sopranos. Damiani dispose cependant d'une voix plus nette, même si sa manière a beaucoup de lacunes et que lui fait défaut cette musicalité pour orner les dons généreux que lui a fait la Nature.

Vitale Damiani