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Andrea MORIGI

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Aussi [Moriggi] [Morici] [Murigi]

Basse originaire de Bologne.
C'est en Italie que débute le chanteur, dans sa ville natale, en 1760. On l'entend aussi rapidement à Modène, Gubbio, Cento, etc. jusqu'à Venise en 1762, où il incarne pour la première fois un de ses rôles fétiches : Tagliaferro dans La Buona Figliuola de Piccinni, qu'il donne immédiatement après à Bologne, Livourne, puis Florence... On l'entend aussi à Crémone et Turin, et une dernière fois à Venise en 1766 avec Rosa et Giovanna Baglioni, par exemple dans Le Villeggiatrici ridicole de Bianchi. Bien entendu, Galuppi est aussi à son répertoire.

Entre 1766 et 1771, Morigi est un pilier de l'opéra de Londres, converti au genre léger. Il y chante essentiellement les grands succès de l'opera buffa du continent, mais aussi des rôles d'opera seria et oratorio, comme dans Carattaco de Bach avec les castrats Guarducci et Savoj (1767) et Megabise dans L'Artaserse de Giordani avec Cecilia Grassi (1772). Pour le reste, Morigi est primo buffo caricato dans les œuvres de Guglielmi (I Viaggiatori ridicoli), Galuppi, etc.

De retour sur le continent, Andrea brille dans les opéras comiques à Bologne, Florence, Livourne, Cesena, Milan (Il Talismano, Milan 1779) et Rome pendant une dizaine d'années. C'est à Florence qu'il rencontre le jeune ténor Kelly, qui l'évoque dans sa biographie :
Signor Morigi, le primo buffo, qui avait été si populaire à Londres dans le rôle du soldat allemand dans La Buona Figliuola de Piccinni [Tagliaferro]. C'était encore un excellent acteur, malgré son infirmité. Il ne chantait jamais son vieil air Paterno giudizio sans applaudissements, car si jamais le public s'en abstenait, il ne manquait pas de s'applaudir lui-même.

De 1781 à 1788, Morigi retrouve Londres, quasi exclusivement pour l'opera buffa cette fois-ci. Il côtoie le ténor Calvesi, ainsi que la soprano Benini, sa partenaire dans Giannina e Bernardone de Cimarosa en 1787 ; à son répertoire, nombre de rôles de Paisiello, ou encore Stephen Storace (La Cameriera astutta). Il lui faut alors affronter la concurrence de l'excellente basse Luigi Tasca, plus jeune, ou encore de Giovanni Morelli. Cela n'empêche pas Morigi de séduire le public britannique par son humour et sa bouffonerie. Un journal n'hésite pas à le nommer le meilleur de tous les chanteurs bouffes, ce qui traduit surtout l'affection du public local pour Morigi. On l'entend aussi à Paris en 1787 et 1790 ; Morigi retrouve une dernière fois Londres en 1793 pour deux productions de Paisiello, puis sa trace est perdue.

Sa fille Margherita Morigi fait une carrière honnête de soprano. Selon Kelly, Andrea aurait eu une fille « pleine de talent et prometteuse » morte à 23 ans dans un asile d'aliénés de Bologne. Il ne peut s'agir de la même.

Carattaco Claudio Cesare J.C. Bach 1767 Londres
> air Sopra quel capo indegno A. Riches, orchestra of classical opera dir. I. Page – retransmission de concert, BBC 2017
Gioas, re di Giuda Matan J. C. Bach 1770 Londres
  T. Sol, Das kleine Konzert dir. H. Max – CD CPO 2003